Du 23 mai 2013 au 13 juin 2013, le Parc de la Maison blanche se pare de mille couleurs grâce au festival des Arts Ephémères. Musiciens, plasticiens, danseurs, investissent les jardins au cœur de Marseille pour émerveiller les visiteurs dans un décor naturel et foisonnant.
Un décor naturel pour des Arts Ephémères…
Etendu sur une surface de 60 000 m2, le parc et la bastide de la maison blanche furent construits vers 1840 par un riche négociant du nom de Cohen. La plupart des hêtres et des autres arbres datent de la première moitié du XIXe siècle. Le bassin dans le parc et les grandes baies sur la façade furent construites au début du XXe siècle. Ces arbres centenaires et ces essences uniques témoignent de la diversité naturelle autant que de la richesse des échanges que Marseille a entretenu avec le monde. Pris sous cet angle, le rapport au parc devient rapport au monde et inscrit l’histoire de Marseille dans ce monde. C’est dans ce décor insolite et chargé d’histoire qu’en 2009, le Festival des Arts Ephémères accueille ses premiers artistes et son premier public.
Ouvert aux différentes formes artistiques de la création contemporaine en arts plastiques, le festival privilégie la pluridisciplinarité et l’éphémère. Les artistes invités prennent en compte, ici plus qu’ailleurs, le facteur temps. Temps cyclique des saisons, temporalité des événements climatiques, vitalité de la flore et de la faune au printemps ou encore interventions humaines sont autant de paramètres à explorer.
Des œuvres éphémères, fragiles… comme la nature dans laquelle elles s’inscrivent
Les œuvres ne sont pas pérennes, elles vivent une expérience de démonstration qui peut ou non agir sur elles selon le choix de l’artiste et la manière dont les éléments s’empareront d’elles. Elles sont inscrites dans un temps donné, dans un milieu donné et ne sont pas isolée les unes des autres, le jardin, la nature, les lient les unes aux autres et toutes aux spectateurs. Le public est le premier témoin de ce rapport privilégié au temps. Il est en même temps confronté à des formes de création qui exposent ici leur vulnérabilité au même titre que la faune ou la flore.
Les artistes partagent l’espace avec une nature si ouverte qu’elle joue elle-même avec les oeuvres, aidée par le vent, le silence, le soleil, la rosée, les visiteurs… Ainsi, les plasticiens, les danseurs comme les musiciens rencontrent l’art du jardin dans le cadre d’un parc magnifique considéré, à juste titre, comme l’un des plus beaux de Marseille.
Ilana Salama Ortar : artiste invitée à la Maison Blanche !
Cette année, le festival accueille, dans le cadre du Pont, en collaboration avec le MAC, une œuvre originale et magistrale d’Ilana Salama Ortar.
Artiste israélienne, née à Alexandrie, Egypte, Ilana Salama Ortar vit et travaille à Tel Aviv, Londres et Berlin.Ilana Salama Ortar définit souvent sa pratique artistique comme relevant de « l’art civique » : des interventions urbaines pluridisciplinaires, incluant installation, performance et dessin et qui concerne l’architecture d’urgence dans l’espace public. Son travail implique une réflexion sur les notions d’espace public et d’opinion publique. L’art civique vient rendre sensibles et audibles les processus d’effacement de la mémoire dans l’espace public et vise à faire de celle-ci un accomplissement pratique, mobile, jouable, transformable.
Laissez-Passer, l’œuvre qu’elle présentera cette année, s’inscrit dans la continuité d’une recherche politique et poétique des lieux de mémoire. Ilana Salama Ortar s’appuie sur sa propre histoire personnelle et en particulier de son passage au camp du Grand Arénas de Marseille pour créer une installation faite en inox. Il s’agit d’une « baraque » contemporaine, symbole du lieu de rencontre entre le temporaire et le permanent, le collectif et l’individuel, l’intime et le public. Un passage intime, un nouveau territoire où s’opèrent des flux de personnes, de sons, d’images, de mémoires…, un « lieu d’intersection entre le hors lieu et le hors temps ».
Festival des Arts Ephémères
150 Boulevard Paul Claudel
13009 Marseille